J’avais donc une culture pop rock américaine à la maison avec des parents qui sont devenus danseurs, puis professeurs de danse en Swing et Lindy Hop. Ainsi, même si j’ai un penchant très prononcé avec d’autres univers je pense que je pouvais difficilement échapper à cette influence-là.
Comme pour les courants undergrounds je j’affectionne particulièrement, ce qui m’inspire dans le rockabilly c’est l’image de la femme qui s’en dégage.
Dans le rockabilly je vois une émancipation « propre » de la femme dans le sens où celle-ci se revendique progressivement en tant qu’individu à part entière tout en gardant ce qui fait d’elle une femme.
J’y vois également une image du féminisme qui ne cherche pas à lisser les différences entre les hommes et les femmes mais bien à individualiser la femme de sorte qu’elle ne dépende plus de son mari ou qu’elle ne soit pas sous le couvert d’un frère, comme c’était encore le cas en Europe dans les années 50-60. A cette période, mes plus grandes tantes devaient demander l’autorisation à mon grand-père lorsqu’elles voulaient porter un pantalon. C’est impensable pour nous aujourd’hui pourtant, c’était il n’y a pas si longtemps.
D’ailleurs, un grand-frère de ces tantes là détestait le film Mary Poppins. Oui, oui, oui : il trouvait (et trouve toujours) qu’il est inadmissible que la mère des enfants sorte pour manifester pour le droit des femmes. Indigne pour une mère au foyer ! D’après lui elle devrait s’occuper de sa progéniture et de la maison. Comme quoi, les mentalités évoluent, mais à des vitesses différentes.
Avec tout ça : je pense me revendiquer féministe, le problème avec cette notion c’est que chacun va avoir sa propre définition. Pour moi, l’homme et la femme ne se distinguent pas par leurs seules caractéristiques physiques. Nous sommes l’un est l’autre biologiquement différent, ce qui induit, de fait, des façons différentes d’appréhender le monde. Mais vous l’aurez compris, le rockabilly et étroitement lié à ma vision du féminisme car, de mon point de vue, il met la femme en valeur sans pour autant faire passer les hommes au deuxième plan.
